Pour enrober le squelette du poêle on utilise de la terre. La notre est un peu collante quand il pleut ce qui donne une bonne indication pour sa valeur dans notre affaire. Mais qui a dit qu'il pleut souvent en Normandie que je le flagelle ? En attendant notre terre contient beaucoup de petits cailloux qui pourraient gêner son application. Je décide de la passer au tamis. Après quelques essais, les cageots plastiques qu'on peut trouver chez les marchands de légumes font l'affaire. Encore une fois on optimise le coût en pratiquant la "récup" !
Pour armer la terre, je la mélange avec des fibres végétales. Comme d'habitude je prends ce qui me tombe sous la main. De l'herbe coupée depuis peu fait l'affaire. Il possible que ce foin soit moins solide que la paille. Du coup j’inclurai dans le montage des pierres grosses comme des oeufs pour consolider mon mortier.
Ensuite on mélange, on touille. Ce n'est pas compliqué, la pâte doit être collante un peu comme une pâte à pain pour ceux qui possède cette référence. C'est "madame" qui se porte volontaire. Comme souvent, loin de cette aspect "bouillasse", le travail de la terre attire et effectivement c'est très agréable de travailler sa terre.
La bauge prête, on l'applique à la main, c'est plus sensuel. Ca fait "splatch", "scouitch" et voici le résultat ci-dessous. On voit les cailloux qui permettent d'augmenter facilement le volume et rend le mortier vraiment résistant.
Tiens cela fait de ce billet un chapitre à la construction de mon poêle de masse qui coûte 0€ ! Un bon plan par les temps qui courent ...
Autoconstruction d'un poêle de masse
9 juin 2012
29 mai 2012
Fondation du poêle
Je commence par protéger le carrelage avec du sable de plage rincé et des plaques de béton cellulaire, respectivement d'une épaisseur de 1cm et 7.5cm
Le béton cellulaire est un matériaux vraiment épatant ! Avec une vieille scie on le coupe facilement et cela permet de se caler avec des murs pas droits.
Sur la photo ci-dessus on voit le tracé de la position supposée du baril. En fait il se décalera par la suite sur la gauche ...
Vient ensuite la couche des briques du foyer.
Le premier niveau de briques permet de surélever le plancher du foyer lui même en brique réfractaire. Au final on obtient le squelette du poêle ci-dessous.
26 mai 2012
Galop d'essai
Un des nombreux intérêts du poêle fusée (aka rocket stove) est sa facilité de construction. A la rigueur vous pouvez presque le démonter tous les matins et le remonter le soir ! Du coup c'est assez rassurant pour les néophytes de réaliser une maquette dehors dans le jardin pour vérifier qu'on a tout compris et que le concept est valide.
Tout d'abord comme pour un Légo on assemble les briques. Il y a un peu de découpe à la meuleuse pour décaler les briques entre les niveaux et rendre la construction plus solide. Remarquez la base en briques classiques couleur rouge et le poêle lui même en briques réfractaires d'une teinte jaune pâle. J'ai trouvé ces dernières chez Point P. La cheminée, elle, est le tube noir en inox récupéré chez un pote.
Ci-dessous le détail de la bouche d'alimentation du poêle dans laquelle on voit la marche du foyer qui permet de créer un cendrier.
Ensuite le tout est recouvert de terre qui assure l'étanchéité : un vrai poêle de masse n'est ce pas ? Au premier plan de la photo ci-dessous on aperçoit la bouche d'alimentation du poêle qui reste libre. On y introduit les bûches verticalement qui brûlent par le bas et descendent au fur et à mesure de leur combustion. C'est une autre originalité du poêle fusée.
Génial, la maquette de mon poêle de masse fonctionne ! Le poêle ronronne en fait pas plus fort qu'un insert du commerce qui aspire son air. Cela se voit mal sur la photo mais les flammes sont horizontales, tirées vers l'intérieur par l'aspiration. Le poêle émet une fumée claire car le tube n'est pas encore isolé et il n'y a pas de post combustion. Disons que pour le moment c'est un poêle "classique" élaboré avec des matériaux basiques.
Tout d'abord comme pour un Légo on assemble les briques. Il y a un peu de découpe à la meuleuse pour décaler les briques entre les niveaux et rendre la construction plus solide. Remarquez la base en briques classiques couleur rouge et le poêle lui même en briques réfractaires d'une teinte jaune pâle. J'ai trouvé ces dernières chez Point P. La cheminée, elle, est le tube noir en inox récupéré chez un pote.
Ci-dessous le détail de la bouche d'alimentation du poêle dans laquelle on voit la marche du foyer qui permet de créer un cendrier.
Ensuite le tout est recouvert de terre qui assure l'étanchéité : un vrai poêle de masse n'est ce pas ? Au premier plan de la photo ci-dessous on aperçoit la bouche d'alimentation du poêle qui reste libre. On y introduit les bûches verticalement qui brûlent par le bas et descendent au fur et à mesure de leur combustion. C'est une autre originalité du poêle fusée.
Génial, la maquette de mon poêle de masse fonctionne ! Le poêle ronronne en fait pas plus fort qu'un insert du commerce qui aspire son air. Cela se voit mal sur la photo mais les flammes sont horizontales, tirées vers l'intérieur par l'aspiration. Le poêle émet une fumée claire car le tube n'est pas encore isolé et il n'y a pas de post combustion. Disons que pour le moment c'est un poêle "classique" élaboré avec des matériaux basiques.
21 mai 2012
Le poêle "fusée"
Dans la recherche de ma solution de chauffage, je ne me rappelle plus comment je suis tombé sur le "rocket stove". J'aimerais bien me souvenir aujourd'hui quel fut le site internet qui m'a montré le bout du fil d'Ariane du sujet. En tout cas j'ai tout de suite accroché au concept :
C'est Ianto Evans (www.cobcottage.com), un électron libre comme on les aime dans notre société standardisée, qui a réintroduit l'idée à partir de fours anciens de potier si je ne m'abuse.
Evans a écrit un petit livre aussi facile à lire que son titre est long "Rocket Mass Heaters: Super Efficient Woodstoves You Can Build (and Snuggle Up To)" ! Evidemment je vous recommande ce guide fondamental si vous vous lancez dans l'auto-construction de ce genre de poêle. Parce que le monde est bien fait, il y a aussi une version française du livre d'Evans, traduite par Pascal Brunet, plus laconiquement intitulé "Rocket stove" (www.ecologie-pratique.org). Je salue au passage l'ami Pascal qui a organisé un stage sur le sujet à Surgères en 2009 auquel j'ai participé.
- fait en matériaux de base, locaux, faciles à trouver, pas chers
- principe simple, efficacité scientifiquement prouvée
- facilité de mise en oeuvre, même pour un 'bricolo' comme moi
C'est Ianto Evans (www.cobcottage.com), un électron libre comme on les aime dans notre société standardisée, qui a réintroduit l'idée à partir de fours anciens de potier si je ne m'abuse.
Evans a écrit un petit livre aussi facile à lire que son titre est long "Rocket Mass Heaters: Super Efficient Woodstoves You Can Build (and Snuggle Up To)" ! Evidemment je vous recommande ce guide fondamental si vous vous lancez dans l'auto-construction de ce genre de poêle. Parce que le monde est bien fait, il y a aussi une version française du livre d'Evans, traduite par Pascal Brunet, plus laconiquement intitulé "Rocket stove" (www.ecologie-pratique.org). Je salue au passage l'ami Pascal qui a organisé un stage sur le sujet à Surgères en 2009 auquel j'ai participé.
16 mai 2012
Le bon emplacement
Le bon emplacement du poêle est un élément fondamental pour la réussite du projet. En préambule, il est bon de parler et de comprendre les 3 modes de transferts de la chaleur
Fort du rappel de physique ci-dessus, il est aisé de comprendre qu'un poêle placé au centre d'un volume diffusera sa chaleur de manière plus égal dans le volume que s'il était placé à une extrémité. Bien entendu il faut adapter cette vérité mathématiques à chaque situation dans son environnement réel. Il y a aussi d'autres paramètres comme le placement du tuyau d'évacuation des fumées, le chemin à parcourir pour apporter le bois nécessaire au feu, ...
Dans mon cas, la situation est idéale car je place le poêle au centre de la maison, contre un énorme mur de refend qui avec la conduction va m'apporter l'inertie thermique. Il y a en pour des tonnes de pierre, je suis tranquille de ce côté là !
Sur la photo, derrière moi c'est la porte d'entrée ce qui minimise le trajet pour apporter le bois. L'air froid qui rentrera sera aussi plus rapidement réchauffé par le poêle. Enfin l'évacuation des fumées se fera dans l'angle au fond de la photo en utilisant une caractéristique très intéressante de mon type poêle qui sera développé dans un autre chapitre.
- le rayonnement qui est la forme de transfert de chaleur la plus simple à comprendre quand on pense au soleil par exemple ou un feu de camp. A expliquer c'est plus délicat car le rayonnement est la partie de transfert de chaleur qui implique la propagation d'une onde électromagnétique
- la convection : un fluide, gaz ou liquide, qui se réchauffe devient moins dense et a tendance à s'élever. Lorsqu'il se refroidit, il retombe créant un mouvement circulaire.
- la conduction : est la chaleur qui se propage dans la matière toujours dans le sens du plus chaud vers le plus froid. L'atome plus chaud transmet son énergie à son voisin et ainsi de suite. Alors que les 2 autres transferts d'énergie sont assez rapides, la conduction transmet la chaleur plutôt lentement dans les matériaux denses comme la pierre, la terre ... de l'ordre de quelques centimètres par heure. C'est une caractéristique très utile qui va nous permettre de monter une batterie thermique à bon compte.
Fort du rappel de physique ci-dessus, il est aisé de comprendre qu'un poêle placé au centre d'un volume diffusera sa chaleur de manière plus égal dans le volume que s'il était placé à une extrémité. Bien entendu il faut adapter cette vérité mathématiques à chaque situation dans son environnement réel. Il y a aussi d'autres paramètres comme le placement du tuyau d'évacuation des fumées, le chemin à parcourir pour apporter le bois nécessaire au feu, ...
Dans mon cas, la situation est idéale car je place le poêle au centre de la maison, contre un énorme mur de refend qui avec la conduction va m'apporter l'inertie thermique. Il y a en pour des tonnes de pierre, je suis tranquille de ce côté là !
Sur la photo, derrière moi c'est la porte d'entrée ce qui minimise le trajet pour apporter le bois. L'air froid qui rentrera sera aussi plus rapidement réchauffé par le poêle. Enfin l'évacuation des fumées se fera dans l'angle au fond de la photo en utilisant une caractéristique très intéressante de mon type poêle qui sera développé dans un autre chapitre.
15 mai 2012
Le pourquoi du comment
J'ai décidé de raconter l'histoire de l'auto-construction d'un poêle de masse car je profite beaucoup des informations contenues sur internet et je trouve que c'est un juste retour des choses que de faire profiter nos expériences aux autres.
Tout commence dans une maison normande qui au niveau du chauffage est équipée au départ d'un poêle métallique, placé dans l'ancienne cheminée. Ce modèle de poêle d'un bel aspect, possède une carapace métallique autour du foyer et un ventilateur qui pulse la chaleur. Après un hiver, le système ne me convient pas ! En premier lieu cela m'embête d'être obligé d'utiliser de l'électricité. Dans les environs il y a le scandale de l'installation de la nouvelle THT, le tout électrique n'est pas une solution ... Ensuite le ventilateur génère une nuisance sonore. Au final ce n'est pas si efficace que cela : le poêle ne rayonne pas, il est froid au touché sur les côtés. Enfin même si j'ai ajouté des briques, ce n'est pas suffisant pour faire de l'inertie thermique. Dès qu'il n'est plus alimenté, la chaleur redescend rapidement.
Exit donc le poêle métallique, bonjour le poêle de masse. Dans une sorte de ballet domestique, la commode en face prend la place vide dans la cheminée qui est fermée. La place ainsi libérée forme un emplacement idéal pour accueillir le futur poêle de masse comme je l'explique dans le billet suivant
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